Dimanche, 1er mai 1994, 7e tour du Grand Prix de Saint-Marin : Ayrton Senna et sa Williams-Renault passent la terrible courbe de Tamburello sans broncher. Il en sera de même lors des 54 boucles restantes de cette troisième manche de la saison. Sur le circuit d’Imola, le Brésilien a enfin l’avantage sur son rival Michael Schumacher, le V10 Renault faisant des merveilles dans les lignes droites du circuit italien face au V8 Ford de la Benetton.
Arrivé bredouille en Europe, « Magic » avait coeur à gagner pour se relancer au championnat mais aussi pour rendre hommage au malheureux Roland Ratzenberger qui s’est tué 24 heures plus tôt. Quand il franchit la ligne d’arrivée en vainqueur, Ayrton brandit un drapeau autrichien, qu’il avait pris soin d’emporter avec lui dans le cockpit de sa Williams, de quoi émouvoir tout le paddock…
Mais le Pauliste n’a pas de quoi pavoiser. Comme tous ceux présents sur l’Autodromo Enzo e Dino Ferrari, le triple champion du monde a vécu un week-end très éprouvant avec la disparition d’un pilote mais aussi trois accidents graves qui auraient pu avoir des conséquences dramatiques : Ayrton va désormais faire front avec son vieux rival Alain Prost pour mener un syndicat des pilotes capable de peser sur le débat sécuritaire.
Côté sportif, la victoire d’Imola a permis à Senna d’enfin lancer sa saison. La FW16, mal née, se bonifie au fil des courses. Les modifications apportées autour de l’aileron avant et de la suspension afin de stabiliser cette monoplace très vicieuse ont porté leurs fruits en Emilie-Romagne. A Hockenheim, la version ‘B’ dotée d’un empattement plus long est encore plus redoutable. Dans ces conditions, le Sud-Américain comble son retard sur Schumacher.
Les deux hommes livreront un duel pas toujours équitable quand on sait les soupçons d’illégalité planant autour de la Benetton n°5. Qu’à cela ne tienne, Ayrton voudra battre son rival allemand à la régulière et ne portera pas réclamation sur conseil de son employeur. Bien épaulé par son équipier Damon Hill, il décrochera sa quatrième couronne mondiale et égalera son ami Alain Prost. Un nouveau titre particulièrement émouvant…
Benetton met la main sur le V10 Renault pour 1995 grâce au rachat de Ligier quelques mois plus tôt. Tout profit pour Schumacher qui peut causer à égalité avec Senna. L’Allemand est à l’apogée de sa collaboration avec le marchand de tricot, la B195 étant conçue autour de lui. L’ancien protégé de Mercedes défait ainsi le grand Magic. Mais s’il a fait honneur à sa réputation en se battant jusqu’au bout, Ayrton avait la tête ailleurs.
Jamais Senna ne s’est en effet senti totalement soutenu au sein de l’écurie Williams qui considère ses pilotes comme de simples employés. L’enfant de Sao Paulo a besoin d’une équipe où il sera choyé et accueilli comme le Messie. Sa planche de salut se nommera Ferrari qui lui offre un pont d’or et un juteux salaire qu’il reversera en grande partie à sa fondation.
Par deux fois, Ayrton a manqué de rejoindre Maranello. Cesare Fiorio lui avait fait signer un pré-contrat lors de l’été 90, mais le deal a capoté quand le président Piero Fusaro, némésis de Fiorio chez les Rouges, a vendu la mèche auprès d’Alain Prost qui a, évidemment, mis son véto.
Lors de l’inter-saison 92-93, échaudé par le divorce entre McLaren et Honda, Senna avait approché Luca di Montezemolo et Niki Lauda pour épauler Jean Alesi. Mais, desservi par ses caprices de star (il voulait imposer Thierry Boutsen comme équipier), il sera rejeté au profit de Gerhard Berger, protégé par Lauda.
En 1996, voilà donc Senna enfin avec un cheval cabré sur la poitrine en relevant le défi de redresser une Scuderia en mal de réussite. Épaulé par son copain Berger chez les Rouges, il fait à nouveau parler sa maestria en offrant à Ferrari plusieurs victoires, sans pour autant se battre pour le titre qui revient à Damon Hill dont la Williams FW18 est nettement supérieure.
Avec la F1-97, Ayrton peut enfin viser le titre à la régulière pour la saison suivante où son rival le plus coriace se nomme Jacques Villeneuve, son remplaçant chez Williams-Renault. Au cours des mois précédents, Ferrari a fait son shopping chez la concurrence et a engagé sans regarder à la dépense Gordon Murray et Neil Oatley, le binôme légendaire de l’âge d’or de McLaren-Honda. Senna n’a pas la tâche facile face aux Williams intrinsèquement plus rapides mais sa maestria lui permet de tenir la dragée haute aux voitures bleues.
A l’issue d’un final haletant à Jerez, Ayrton Senna do Brasil décroche le cinquième titre de sa carrière. Quarante ans après Juan Manuel Fangio qui adorait Senna de son vivant, la F1 compte un deuxième quintuple champion du monde ! Cerise sur le gâteau, le Brésilien délivre Ferrari d’un hiatus de 18 ans, le cavallino rampante n’ayant plus glané un titre chez les pilotes depuis Jody Scheckter en 1979. Senna atteint ainsi la consécration suprême. Avec son charisme, son coup de volant diabolique et son aura presque mystique, il est plus que jamais une grande figure du sport mondial.
En 1998, les McLaren-Mercedes arrivent enfin à maturité grâce au réveil de Mika Häkkinen et à l’arrivée d’Adrian Newey à la technique. Les Flèches d’Argent font office de référence. Une fois de plus, Senna livre une belle résistance mais se fait battre in extremis par Häkkinen. Le Pauliste a alors 38 ans. En voyant ce Finlandais qu’il a vu éclore chez McLaren cinq ans plus tôt, Ayrton se dit qu’il a fait son temps et qu’il faut laisser la place à la nouvelle génération.
Au soir du Grand Prix du Japon, Senna tire ainsi sa révérence. La tête haute. Non content d’avoir empoché 5 titres et quelques 60 victoires et 80 pole positions, il a libéré Ferrari, là où ses anciens collègues Alain Prost et Nigel Mansell ont échoué. Peu peuvent en dire autant…
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Mais Senna est un homme de projets et, alors qu’il entame une retraite sportive bien méritée, il en a plein la tête. Aux côtés de sa sœur Viviane, il va développer la fondation portant son nom visant à venir en aide aux enfants et aux adolescents défavorisés de son pays. Il n’oublie pas le sport auto pour autant. Il revient ainsi à ses premiers amours en lançant sa propre écurie de karting, tout en conseillant avec tendresse son neveu Bruno qui marche sur ses traces et s’apprête à débuter en monoplace.
On le voit encore dans les paddocks des Grands Prix où il est un conseiller et un ambassadeur très apprécié. Son amour débordant pour le Brésil est connu de tous. Ayant l’envie de faire bouger les choses dans un pays très touché par la pauvreté, il s’aventure en politique (à l’instar de l’Argentin Carlos Reutemann qui fut gouverneur dans son pays) avec l’entrée dans le troisième millénaire. Après, son aura est telle qu’il devient un candidat crédible à la présidence. Quel destin !
La McLaren Senna est la nouvelle représentante de la caste supérieure des sportives McLaren, rassemblées sous le nom Ultimate Series. Extrêmement travaillée esthétiquement, elle a été sculptée par l'air pour être la plus efficace aérodynamiquement. Dans le dos du pilote, installé dans un cockpit dépouillé, un V8 4.0 biturbo qui développe la bagatelle de 800 ch pour 800 Nm. Suffisant a priori pour les 1198 kilos (à sec) affichés sur la balance !
"Je crois que l'on apprend et que l'on progresse sans arrêt. Nous sommes sans cesse mis à l'épreuve", disait Ayrton Senna. Une citation qui n'a jamais peut-être été aussi vraie qu'aujourd'hui dans le monde de l'automobile et notamment celui des Hypercars.
La course à la puissance et aux performances ne s'arrêtera donc jamais ? Certainement pas, c'est d'ailleurs peut-être ça qui anime les constructeurs de voitures de sport.
McLaren vient de nous dévoiler la troisième voiture de son histoire à intégrer la gamme des "Ultimate Series" : la McLaren Senna. Celle-ci, de part son nom, rend hommage au pilote brésilien Ayrton Senna, triple champion du monde de Formule 1 (1988, 1990 et 1991).
Le neveu du pilote, lui-même pilote et ambassadeur McLaren, Bruno Senna, a déclaré : "Notre famille est extrêmement fière du nom choisi pour la nouvelle McLaren de la gamme Ultimate Series. C'est le premier projet qui se connecte vraiment à l'esprit de course et la performance d'Ayrton. La McLaren Senna rend hommage à mon oncle en ceci qu'elle est entièrement dédiée à délivrer une expérience sur circuit qui permet à son pilote d'être le meilleur possible".
Sources: motor1.com
Encore MERCI à toi Ayrton de nous avoir fait passer des moments inoubliables sur les pistes du monde entier. Aujourd'hui la F1 n'est plus qu'un grand manège à faire rentrer des $$$ et encore des $$$ et preuve que le ridicule ne tue pas, on ose encore appeler ça du SPORT....
Dennis a dirigé l'équipe à partir de 1981, lorsqu'il a en a pris le contrôle, jusqu'en 2009, quand il a choisi de consacrer ses énergies au développement des différentes compagnies de haute technologie de la marque.
Au cours de cette période, le Britannique a travaillé de près avec plusieurs champions tout en respectant sa philosophie de traitement égal entre ses titulaires, ce qui n'a pas été sans heurts.
Dennis se souvient particulièrement des saisons 1988 et 1989 lorsque Ayrton Senna et Alain Prost ont cohabité chez McLaren. Aux commandes de monoplaces dominantes, ce duo a remporté 25 victoires en 32 courses, sans oublier un titre pour chaque pilote.
"Il y a cette impression que travailler avec Alain et Ayrton était comme gérer le feu et la glace, mais ce n'était pas le cas", a dit Dennis. "Ils étaient très similaires à plusieurs égards : chacun avait des incertitudes, chacun était incroyablement compétitif, chacun voulait désespérément gagner. Et chacun savait que son plus grand rival était dans le garage voisin du sien, ce qui a provoqué une certaine paranoïa bien compréhensible."
"Alain était très similaire à Niki (Lauda) au niveau de sa préparation. Il était méticuleux et exigeant sur ce qu'il voulait tirer de la voiture, et il puisait ses succès autant dans sa diligence que dans sa vitesse pure. Il semblait être le plus détendu des deux, mais en réalité il militait constamment pour avoir un avantage compétitif (…)
Ayrton avait un niveau d'intensité différent, ce qui n'était pas toujours facile à gérer car il pouvait certainement se rapprocher de la paranoïa. S'il avait l'impression de ne pas être soutenu à 100 %, il se sentait blessé et trahi."
"C'était un grand défi de gérer tout cela, mais c'était vraiment très plaisant car cela fonctionnait dans les deux sens. Nous savions que nous leur donnions les deux plus rapides voitures de la grille, et ils le savaient aussi. Mais cela signifiait également que c'était douloureux si nous ne gagnions pas, alors il fallait avoir beaucoup de diplomatie pour gérer la situation."
"Mais à travers tout cela, il faut comprendre que nous payons nos pilotes de course pour qu'ils soient ainsi", a continué Dennis. "Montrez-moi un pilote satisfait et je vous montrerai un perdant.
Si un pilote ne pose pas de questions au sujet du sous-virage, du survirage, d'une perte d'équilibre ou d'une mauvaise motricité, alors c'est qu'il ne pilote pas assez rapidement. J'aime les pilotes qui n'ont pas peur de s'affirmer pendant les réunions et les débriefings."
"Tous les grands pilotes ont un talent inné énorme, mais en plus de cela, ce sont également des personnes fondamentalement compétitives (...)
J'ai compris que chaque aspect de leur personnalité, motivation et style de pilotage devait être traité avec la même intensité que l'équipe investissait dans la préparation des voitures.
De plus, j'ai réalisé qu'il ne faut jamais négliger quoi que ce soit au niveau de la préparation, qu'il faut avoir une réponse pour chaque argument, ainsi que la force de caractère pour réfuter toute contestation."
"Mais bien entendu, même lorsque vous dirigez une équipe dans laquelle il y a une égalité absolue entre les pilotes - et je suis fier de dire que nous avons toujours respecté cela - il y aura toujours un gagnant et un perdant.
Alors lorsqu'un des pilotes ne gagnait pas, il mettait la pression et poussait pour comprendre pourquoi. Cela signifiait parfois que les réalités intellectuelles et pratiques de cette défaite étaient mises de côté en faveur des aspects émotifs et en quelque sorte moins rationnels."
Tout avait bien commencé pour cette 6ème épreuve du calendrier 1984, Ayrton était comme un "poisson dans l'eau" dans les rues de la Principauté, la pluie étant sa principale alliée car parti 13ème avec sa modeste TOLEMAN-Hart, il fit une remarquable remontée jusqu'à se retrouver à 7secondes d'Alain Prost (alors en tête) dans le 32ème tour quand soudain alors que rien ne le laissait prévoir, l'impensable arriva...
Les conditions de piste n'étant pas pires que depuis le départ de la course et aucun accident grave n'étant survenu, voilà que la Direction de Course décide d'arrêter le Grand Prix...
Les drapeaux rouge et à damier brandis sur la ligne d'arrivée, A.Prost stop net et se range sur le bord de la piste (c'est lui qui avait manifesté son désir que cette course soit arrêtée et cela 2 tours auparavant)
Ayrton toujours dans sa folle remontée, franchi la ligne et pense avoir remporté son premier GP en voyant Prost arrêté sur le bas-côté...
Déception car comme le règlement le stipule, le classement retenu est celui du tour précédent soit le 31ème.
Bien sûr personne ne peut certifier qu'il aurait réussi à passer A.Prost et à rester sur la piste jusqu'à l'arrivée car il restait encore 44 tours à couvrir mais il semble bien que chez McLaren on n'avait pas envie d'attendre pour le savoir...
(Pour la petite histoire il faut savoir que le Directeur de course n'était autre que le sieur Jacky Ickx très proche de PORSCHE le motoriste de McLaren cette année là. Il fut démis de ses fonctions par la FISA suite à cela)
Malgré ça tout le monde se souviendra d'un certain Ayrton SENNA en ce jour de juin 1984 à Monaco et moins du vainqueur
controversé !
Très beau montage d'archives où l'on peut retrouver AYRTON et d'autres Pilotes se préparant pour un Grand Prix.
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2011
Une bonne idée de cadeau
Le 1er mai 1994, Ayrton Senna perdait la vie à Imola. Il avait 34 ans. 17 ans plus tard, un documentaire retrace la carrière du pilote le plus charismatique de l'histoire. "Senna" débarque sur les écrans français et en DVD.
Universal Pictures présente un Nouveau Film sur Ayrton SENNA
dont voici la Bande Annonce.
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18 Années depuis sa disparition et toujours aussi présent…
Ultime hommage au Roi de la F1 !
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Quelques images rares et toujours pleines d'émotion !
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Simplement la vraie F1…
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Les plus grands Dépassements d’Ayrton SENNA
Une vidéo remarquable où l'on peut revoir les meilleurs dépassements d'Ayrton Senna.
Cette "soif" de gagner lui donnait des ailes pour dépasser ses adversaires et plus particulièrement sur piste mouillée !
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LA CARRIERE D’AYRTON SENNA